Autoportrait
Comment me situer, puisque je crains tant d’interrompre la voie ténue qui lie l’ignoré à l’œuvre ? Il me paraît nécessaire d’être si profondément immergée dans son propos qu’on en perd le souci de son destin. Mon espoir serait de voir disparaître l’espace entre la chose infiniment intime et la chose publique
Je sais que je me tiens à la représentation
de ce que j’aime
de ce que je hais
de ce qui est beau
de ce qui est laid
de la vie
de la mort
du paysage
du brin d’herbe
du nourrisson
du vieillard.
Je me vis comme une éponge. Je suis traversée par ce que le monde extérieur me propose jusqu’à ce qu’il me l’impose, espérant un jour « faire le visible à la ressemblance parfaite de l’invisible » (Jean Damascène).