Martine Boileau est née le 16 mai 1923 à Neuilly sur Seine. Jeune enfant, elle exécute des bas-reliefs de boue représentant des animaux et des fleurs en cire de bougie. Vers la fin de sa vie elle revient à ces productions d’enfance en créant des sculptures de land art (ombelles, fougères, chardons). Elle a été l’une des premières artistes à utiliser la résine de polyester colorée pour ses œuvres monumentales.

En 1940 elle émigre avec ses parents à New York pour échapper au nazisme. Elle y suit des cours de sculpture au Finch College et à l’Art Student’s League puis revient en France en 1945. Elle travaille à la Grande Chaumière. Entre 1946 et 1952 elle est retenue dans la sélection finale du prix Fénéon. Sa première exposition de groupe se fera au Musée Rodin lors de la manifestation Jeune sculpture. Germaine Richier remarque alors son travail, et l’invite au Salon de mai. C’est pour le concours du mémorial d’Auschwitz en 1958 que Martine Boileau étudie la technique des résines synthétiques. Son projet est aujourd’hui au musée de Yad Vashem à Jérusalem.

En 1960 elle aura sa première exposition personnelle à la Galerie Jeanne Castel à Paris. Puis en 1961 elle expose une pièce de mobilier fantastique en résine au Salon de l’Objet, au musée des Arts décoratifs, à Paris. Mais c’est pour la commande du dispensaire de l’OPHS Paris XII que Martine Boileau exécutera sa première résine non moulée. En 1966 elle obtient une nouvelle exposition personnelle à la Galerie Henri Creuzevault à Paris, tout en continuant son travail de mobilier qu’elle exposera lors de l’exposition « l’Objet II », à la Galerie Lacloche à Paris. Parallèlement, son travail fait retour à la figuration. Elle expose à la Galerie Claude Bernard à Paris en 1967 dans une manifestation intitulée Le portrait. Dans son travail, elle ressent la nécessité d’y adjoindre la couleur « pour dé-figuer la figure » comme le souligne le critique d’art et philosophe de l’esthétique Marc LeBott. C’est à la Fondation Maeght lors de l’exposition « 1965-68 » qu’elle présente la première œuvre de la série des « Chanteloup » en résine polychrome. Peu après la Caisse des dépôts et consignations fait l’acquisition d’une première sculpture monumentale pour un bâtiment public situé à Paris XV.

Dans la décennie suivante elle exécute cinq œuvres monumentales en résine polychrome au titre du 1 % des bâtiments publics (La Broque, Nœux-les-Mines, Condé-sur-Noireau, Portbail, Vesoul) ainsi que des œuvres religieuses (synagogue à Colombus, Ohio USA, cimetières de Jussy-Champagne, Cher et de Montparnasse Paris, vierge d’Oratoire pour le C.N.A.S. Paris, Notre-Dame de la Nuée pour l’église St Pierre du Gros Caillou, Paris et un « Hommage à Jean XXIII »). Dans les années qui suivront, elle aura de nombreuses expositions personnelles à Paris (Denise Breteau, Jacques Barbier, Caroline Beltz, Art Public, l’église Ste Clothilde, Edifice, H.P. Teyssèdre — en collaboration avec sa fille Caroline André) ; en province (Corbeil, Toulouse, Braux Ste-Cohière, Monthorin, Metz, La-Teste-de-Buch) et à l’étranger (Athènes, Bruxelles, cinq expositions à New York) ainsi que diverses expositions de groupe en France et à l’étranger. Elle reçoit au Japon des musées Hakone et Utsu Kushi Ga Hara la « Hakone Award » en 1986 et la « Royal Ueno Award » en 1992.

Dans les dernières années de sa vie, elle montrera sa fascination pour la manière dont l’informatique engendre tout ensemble hyperconnexion et solitude mélancolique, ce qui donnera lieu à son exposition Nouvel Adam.com à la Galerie Teissèdre.

Martine Boileau est décédée le 29 mai 2007 à Paris.